Nouvelle - "Nocturne" 2
Je tiens tout de même à préciser par rapport à mon message précédent, que par ma jalousie persistante face aux dessineux qui sont capables, eux, de transmettre des idées, des émotions à travers un "simple" dessin, je suis forcément mesquine lorsque je parle de commentaire.
Mais je sais également rester objective quant au fait qu'il est beaucoup plus simple de dire ce que l'on pense sur quelque chose qui nous frappe tout de suite l'œil et l'imagination, contrairement à un texte que forcément, il faut prendre le temps de lire pour en relever toute la subtilité. Quand subtilité il y a d'ailleurs.
Donc bon, je ne dis pas qu'il est plus facile pour eux d'avoir des commentaires, je dis qu'il est plus facile de les commenter parce qu'on est tous des petits fainéants qui ne veulent pas se fouler l'esprit. NA !
Je suis l'une des concernés d'ailleurs car bien que je commente très peu sur le web par rapport à tout ce que je regarde, je ne peux m'empêcher de dire ce que je pense sur des choses qui me botte vraiment, du genre où je suis capable de revenir 10 fois sur la page pour voir s'il y a du neuf (oui le chômage tue les neurones, c'est une réalité) et d'être la première à poster comme une gamine de 15 ans. ( Heureusement, j'en ai très peu comme ça ! sinon je ne vous raconte pas, déjà que je régresse à force de végéter chez moi, vous n'auriez plus qu'à me ramasser à la petite cuillère à ce train là...)
Bref ceci est un message d'amour et de paix pour tous les dessineux que je peux envier, ces salauds. Moi je dois me coltiner des tartines avant que l'on me remarque...oui je fais mon calimero et je vous zut !
Pour la peine je vous laisse avec la suite de mon texte, attention à vos petits yeux, c'est encore long.
PS : je tiens à préciser que je maitrise encore mal la mise en page de cette page web, d'où le côté totalement amateur du message suivant. Bonjour les alinéas et compagnie qui décalent tout hein ?
Bonne lecture à vous.
Dessin de Panelgutter : http://panelgutter.deviantart.com
Nocturne, seconde partie
"Nocturne soupira et se dégagea de
l’emprise de son compagnon et maître avec un air buté.
_Je
sais très bien que je n’ai rien à craindre. Je me débrouille parfaitement toute
seule ! Et je ferai ce qu’il faudra. Comme toujours.
Thanos acquiesça et entreprit
enfin d’aller se coucher pour se soulager un peu le dos. Il ferma les yeux et
s’endormit presque sur le champ. Nocturne soupira et souffla sur la bougie pour
plonger la chambre dans le noir. Elle s’étira puis s’allongea au-dessus des
draps, la tête vide. Elle devait être prête pour demain. Tout allait dépendre
de ses attitudes à gérer la situation…
La route en direction du domaine
ducale prit de longues heures sous un soleil timide, parfois caché derrière de
sombres nuages. Nocturne laissait son cheval suivre la caravane, silencieuse et
soucieuse. Thanos savait ce qui la tourmentait : elle était la meilleure
dans leur profession mais le doute persistait dans son esprit. Selon elle,
certaines personnes avaient plus ou moins le mérite de mourir que d’autres.
C’était humain : elle était jeune, elle avait encore du mal à différencier
l’assassin qu’elle était en ce moment et la jeune femme qu’elle cachait
soigneusement sous cette capuche. Cela viendrait avec l’expérience…
_Nocturne.
_Hum ?
Elle reprit ses esprits et tourna
la tête vers son maître qui lui sourit simplement. Elle préféra détourner le
regard. Il secoua la tête puis fixa le paysage droit devant lui. Juste un peu
de patience et elle le dépasserait sûrement…il avait hâte de voir ce dont elle
avait véritablement capable.
_Ah
ah mon ami ! Te voilà enfin !
Le soleil se couchait déjà quand
le duc vint à la rencontre de son vieux camarade de régiment. Ce dernier joua
le jeu à la perfection au moment des embrassades et garda le sourire lorsqu’il
salua les petites filles qui patientaient calmement sur le côté.
_Entrez,
ne restez pas dehors ! Les oracles ont prédit du gros temps pour cette
nuit. Mettez les chevaux à l’abri !
Les serviteurs coururent dans tous
les sens pour obéir aux ordres du duc et provoquèrent une belle pagaille.
Nocturne descendit de son cheval et se glissa telle une ombre entre les pierres
du château. Thanos fit comme si ne rien était et suivit calmement les hommes du
comte pour se fondre dans la masse. Le temps que le duc entre dans sa demeure,
les deux mystérieux voyageurs avaient déjà disparus.
« Alors…la
chambre ducale… »
Nocturne traversa les cuisines sans encombre particulière,
tant les serviteurs pouvaient être occupés, et se glissa dans les couloirs de
l’étage. Ces derniers étaient bien mieux entretenus que ceux du comte, ce qui
ne simplifia pas les choses.
_Au
fait, tu as vu ? le vieux croupion est revenu.
_Rha
non, il va encore manger comme quatre
celui-là ! Un vrai porc !
« Zut ! »
Deux femmes affectées aux
chambres quittèrent leur antre, les bras pleins de linge propre et faillirent
piéger l’étrangère qui se jeta droit dans une alcôve de pierre. Elle se colla
au mur, le cœur battant et les laissa passer, trop prises par leur conversation
pour faire attention à ce qui les entouraient.
_Il
va encore être odieux avec mademoiselle Lina, déclara l’une d’entre elle en
soupirant, heureusement qu’elle est trop bien élevée pour lui.
_Heureusement
surtout que monsieur le duc a refusé de lui donner sa main. Tu imagines ?
la demoiselle avec ce porc ? Ça aurait été la fin de tout !
_Sans
compter qu’il a trois fois son âge.
_C’est
un porc vicieux, qu’est-ce que tu veux ? c’est déjà dur de voir monsieur
ami avec cet individu…
Nocturne fronça du nez : elle qui cherchait une
raison valable à cette mission, elle venait d’être servie sur un plateau
d’argent. Rien n’était mieux pour un assassin que les bruits de couloir. Même
les plus grands secrets finissaient un jour par être éventés par la rumeur…
« Alors
ce vieux lubrique voulait épouser la cadette…voilà pourquoi il désire tant que
j’empoisonne son père »
Elle soupira mais continua sa
route en direction des appartements de sa future victime. Heureusement pour
elle, l’hôte de ces lieux ne se sentait pas assez menacé pour poster des gardes
sur sa route.
« Fermée
évidemment »
Que cela ne tienne. Elle sortit son nécessaire de
crochetage et fit sauter le verrou sans la moindre difficulté puis se faufila à
l’intérieur tel un courant d’air. Elle referma soigneusement derrière elle puis
se retourna pour voir l’ampleur des appartements. Elle retira sa capuche pour
être plus à l’aise et commença à fureter autour du bureau puis de la chambre.
Nocturne découvrit un beau portrait de la duchesse disparue
quelques années auparavant, et admira les peintures faites par ses soins lors
de son vivant. Le duc semblait en prendre soin malgré le temps passé.
Elle eut un sourire touché puis
retourna dans la pièce principale afin de trouver un moyen de faire son travail
sans faire souffrir cet homme qu’elle admirait.
« Oui
oui j’arrive ! Faites les patienter ! »
_Que…
Elle fit volte-face et remit sa
capuche dans un geste paniqué. Le duc revenait déjà dans ses
appartements !
« Bon
sang Thanos ! Qu’est-ce que tu fais ?! »
Elle se glissa derrière les larges rideaux rouges qui
couvraient les murs pour garder un brin de chaleur et retint sa respiration,
nerveuse. Rien n’allait comme prévu. Elle commençait sérieusement à détester ce
contrat.
_Où
est-il ?….ah le voilà !
Elle risqua un œil dans la
pénombre du bureau et vit l’homme déjà âgé en train de fouiller un petit coffre
qu’il ouvrit avec précaution. Assis dans son grand fauteuil de cuir, elle lui
trouva le teint blafard et creux par rapport aux visage enjoué qu’il avait
montré à l’entrée.
« Hum ? »
Elle fronça du nez quand elle le
vit déboucher une fiole contenant un liquide bleu qu’elle put facilement
reconnaître. Il avala le contenu d’une seule traite puis souffla longuement
avant de se mettre violemment à tousser. Nocturne plissa des paupières quand
elle devina du sang maculer ses dents.
« …je
vois… »
Le vieil homme se laissa tomber contre le dossier de son
fauteuil, le souffle court. Nocturne réalisa la situation et décida contre
toute attente de sortir de sa cachette.
_Monsieur
le duc.
_Qu’est-ce
que… !
Le vieil soldat attrapa l’épée
qui siégeait non loin de son fauteuil et pointa aussitôt l’étrangère d’un bras
droit et solide.
_N’ayez crainte. Je ne vous ferai
aucun mal.
Le duc fronça de la moustache et la
déshabilla du regard avant de plisser des paupières.
_En
voilà une étrange manière de se présenter, jeune homme, siffla-t-il, mis en
faux par la voix enrouée de l’individu, vous voulez faire sauter mon vieux
cœur ?
_J’ai
été engagé pour cela en effet.
_Voyez-vous
ça !
Le soldat baissa légèrement son
épée, circonspect.
_Je
vois…j’aurai du m’en douter en détaillant votre tenue. Vous êtes un assassin…
_C’est
exact mais rassurez-vous. Le contrat qui m’a été alloué est désormais caduc.
L’homme haussa un sourcil puis
eut un étrange sourire en baissant définitivement son bras.
_Vous avez
été témoin de mon lavement…du soulagement pour vous j’imagine.
_Certes, mais pas de la manière dont
vous semblez le croire. Je ne tue pas pourle plaisir. Encore moins un homme
de votre trempe.
_Hum ?
Le duc posa son épée sur son
bureau, juste derrière lui, et se lissa la moustache avec un petit sourire
moqueur en se posant élégamment contre le meuble.
_Vous
êtes bien renseigné…
_Cela
fait parti de mon travail.
_Bien
sûr…moi qui pensais que les assassins n’aimaient que le sang gratuit…
Nocturne recula d’un demi pas
quand le duc se décolla de son bureau. Ce dernier eut aussitôt un visage amusé.
_Ce
serait plutôt à moi de vous craindre !
_Ce
n’est pas ce que vous croyez.
Le duc fronça du nez, maintenant
piqué à vif.
_On
vous engage pour me tuer et vous restez là, à me regarder sans bouger !
Vous reculez même !
_Vous
avez raison, je vais vous laisser. C’est une soirée importante pour votre
fille. Elle a besoin de vous à ses côtés.
_Que…vous
voulez vous en prendre à ma fille ?!
Nocturne se retourna alors
qu’elle était sur le point de quitter la pièce et dégaina une dague. L’homme de
guerre se figea sur l’instant et déglutit, la lame sous la gorge. Il avait à
peine touché le pommeau de son épée qu’elle avait déjà réagi.
_Calmez-vous
monsieur. Je ne vais m’en prendre à personne. Ni à vous, ni à aucun membre de
votre famille. Vous me suivez ?
_Hum
hum.
Légèrement arquée sur ses jambes
pour être en bonne position, elle recula lentement son arme puis fit un bond en
arrière pour éviter le moindre retour. Le duc ne put qu’être admiratif d’une
telle agilité.
_Je
vais m’en aller et vous laissez en vie afin que vous puissiez profiter des
dernières semaines qu’il vous reste. En échange, je vous demanderai de faire ma
visite un secret. Est-ce assez équitable à vos yeux ?
L’homme soupira doucement puis se
passa une main sur la gorge, mal à l’aise.
_Equitable
n’est pas vraiment le mot que j’aurai choisi mais…si cela peut me permettre de
rester en vie…
_Je
vous conseille également de mettre des compresses chaudes sur vos bronches afin
de fluidifier le sang qui les encombre. Cela vous fera peut-être gagner
quelques jours…et cela soulagera les douleurs.
Elle inclina légèrement la tête
puis se dirigea directement vers la porte de sortie. Le duc soupira doucement,
fatigué.
_Vous
êtes un assassin bien étrange…me donner des conseils pour que je survive…votre
commanditaire ne va pas être ravi.
_Qu’importe,
je n’ai aucun compte à lui rendre. Son souhait sera bientôt réalisé et ce
seront les dieux qui décideront du jour où vous irez les rejoindre. Il lui
suffira d’être patient.
Elle entendit un petit rire dans
son dos qui l’empêcha de tourner la poignée.
_J’ignore
qui vous êtes, jeune homme, mais j’avoue que vous me plaisez. Vous avez un cœur
malgré la lame acérée de vos dagues. Pourquoi être devenu assassin si vous
n’aimez pas tuer ?
Elle ferma les yeux à ces mots et
calma les battements de son cœur qui résonnaient étrangement dans son esprit.
_Je
n’ai pas choisi monsieur. On l’a fait pour moi.
Elle rouvrit les yeux et passa
enfin un pied dans le couloir.
_Mais
je vous souhaite une agréable soirée. Profitez-en bien.
Elle lâcha la porte et avança
calmement dans le couloir, les sens aux aguets. Elle ignorait si elle pouvait
lui faire confiance. Après tout, il pourrait lancer sa garde à ses
trousses…mais le vieux duc n’en fit rien et préféra s’asseoir quelques instants
pour digérer la nouvelle de son assassinat raté. Quelqu’un avait engagé un
homme de main pour le faire taire. Mais
qui ?
Nocturne accéléra le pas et
quitta bien vite ces couloirs où pouvaient apparaître n’importe quel employé de
la famille. Elle profita de l’ouverture d’une fenêtre pour atterrir sur le
chemin de ronde. Elle s’abaissa quand elle vit une lueur naître non loin
d’elle : un garde qui s’allumait une barre de tabac. Elle soupira,
fatiguée d’être aussi nerveuse. Elle se glissa cependant parmi les ombres et
regagna la cour intérieure dans un petit saut. Le ciel s’était déchiré en son
absence : il pleuvinait déjà des gouttes lourdes qui allaient bientôt
rendre le terrain boueux.
« La
fête bat son plein »
Elle leva les yeux vers les vitraux éclairés de lumière et
frissonna sous une bise glacée. Elle se prépara à siffler un ami qui descendit
lentement du ciel en poussant un cri strident. Un jeune faucon à la robe
argenté se posa sur son bras et avala sa récompense d’un coup de bec.
_Tu sais
ce qui te reste à faire Horus.
Elle lui donna l’appui pour s’envoler et le regarda
rejoindre l’un des vitraux de l’étage supérieur. Thanos aurait bientôt le
message qu’elle avait attaché à la patte de l’animal et elle serait enfin
libérée de ce fardeau. Mais avant tout cela, elle avait une chose à accomplir…
Le duc descendit rejoindre ses invités et ses charmantes petites filles dès qu’il eut fini de se remettre de ses ennuis de santé. Quelle ne fut pas surprise quand on lui annonça le décès soudain du comte de la Butte. A peine avait-il eut le temps d’avaler une gorgée de son cognac préféré que son cœur s’était emballé. Il n’y avait déjà plus rien à faire.
Le vieil homme sembla fort peiné mais le sourire qui se
dessina sur son visage intrigua sa cadette.
« Les
dieux ont décidément d’étranges messagers… »
Il ne trouva pas l’individu qui lui avait rendu visite et
comprit qu’il était déjà reparti sur la route.
_Atcha !
_Et
beh !
_Fichue
pluie…"
Ayé, vous êtes arrivé à la fin et vous êtes encore en vie, si si. Récupérez vos yeux avant de sortir s'il vous plait, ça fait désordre sinon.