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Dans la gueule du loup...
9 juin 2008

Lune Bleue - 3 -

Voici la troisième partie qui clôt à présent le chapitre I de ce roman "Lune bleue". Cela vous permettra peut-être de voir dans quelle direction se dirige cette histoire, entre réalisme et fantastique, histoire policière et chasse aux sorcières...j'aime jouer en dehors des limites et des catégories que nous offrent les éditeurs. Ça doit expliquer pourquoi je n'en trouve aucun...(soupir)

Bonne lecture à vous ^^ (attention, c'est un peu long...Pour changer)

_Excusez-moi.
J’ai montré ma carte de police à l’agent assis derrière le comptoir qui m’a regardé comme si je sortais d’un roman ou d’un téléfilm.
_J’aurai besoin d’un service. Pouvez-vous me sortir les dernières acquisitions d’un étudiant avec votre ordinateur ?   
_Si vous avez son nom et son numéro oui.
_J’ai son nom, vous pouvez essayer quand même ? Anna Malova, en cours de théologie.
_Hum…Malova…
 _M-A-L-O-V-A.
 
_Oui je l’ai. Vous voulez la liste ?
_S’il vous plait.
Il a cliqué sur un bouton et l’imprimante s’est emballée. Deux secondes plus tard, j’avais la feuille en question, numéroté d’une bonne vingtaine de bouquin depuis le début de l’année.
_Et bien, elle ne chômait pas !…merci.
_Je vous en prie.
J’ai regardé autour de moi pour me trouver une place parmi les étudiants, et j’ai choisi une longue table vide laissée dans un coin du bâtiment. Il était encore tôt, tous n’étaient pas arrivés, mais il régnait déjà une atmosphère bruyante malgré l’endroit. Je me suis lentement repérée dans les rayonnages et j’ai peu à peu sorti les volumes empruntés par la victime. Heureusement pour moi, ils étaient quasiment tous dans la même rangée.
« Dommage qu’il me manque les notes d’Anna…cela aurait été plus simple pour savoir ce qu’elle recherchait exactement »
Je suis partie un peu au hasard, en réalisant bientôt qu’elle a laissé des annotations ici ou là dans les ouvrages les moins utilisés par les autres étudiants.
« Elle s’est concentrée sur le procès de Salem…mauvaise idée… »
Je me suis grattée le lobe de l’oreille, les lèvres pincées. La vérité « historique » était bien loin de la vérité des faits qui nous concernait mes cousines et moi. Mais Anna n’avait aucun point de départ, sa mère ne l’avait jamais doute jamais renseigné sur sa famille. Elle avait donc commencé
par le plus connu avant de s’enfoncer et se perdre dans le folklore, les mensonges et âneries souvent écrits dans ce genre de livre. Nous nous confondions tellement avec l’image de la sorcière véhiculée à travers les âges…la femme, l’humaine que nous étions n’était jamais retranscrite dans ces lignes…
« Elle ne s’en serait jamais sortie sans conseil… »

J’ai tourné quelques pages d’un livre intitulé « Eglise et sorcellerie, un mariage consommé » et j’ai réalisé qu’Anna avait surtout travaillé sur celui-ci. Elle s’était appropriée le bouquin d’une telle façon qu’elle avait annoté quasiment toutes les autres références retrouvées en bibliographie.
« Il manque le volume deux »
Poussée par une idée, j’ai repris la liste donnée à l’entrée et j’ai compris que le volume deux devait se trouver dans le sac de cours disparu en même temps que la jeune femme, car il ne se trouvait ni dans son studio ni dans les rayonnages. Elle avait donc décidé de l’emporter avec elle pour mieux l’étudier. Mais qui avait-il d’extraordinaire dans ces pages ? à mon sens, c’est bourré d’ineptie et se concentrait surtout sur la retranscription des procès faussés des femmes arrêtées et emprisonnées pour des raisons diverses. Ce n’était qu’un travail de compilation et non pas une recherche d’historien.
_Qui a écrit cette horreur ?
J’ai pris en note le nom de l’auteur par conscience professionnelle. Si Anna était aussi acharnée dans son travail, elle avait peut-être cherché à prendre contact avec ce dernier. Enfin cette dernière.
« Il doit y avoir autre chose, ais-je pensé en sortant sur le perron de la bibliothèque, il ne peut pas l’avoir repéré seulement avec la liste de ces livres…n’importe quel étudiant aurait pu les sortir pour faire un exposé ou étudier le phénomène d’un point de vue tout à fait critique »
J’ai levé une main en réalisant qu’il bruinait. J’ai remonté le col de mon blouson et me suis enfoncée la tête dans les épaules pour quitter le campus afin de me trouver un taxi.

_Flack ? Dis, tu peux me trouver l’adresse d’une certaine Eléonore Claveau, auteur de livres historiques ? oui ça pourrait nous aider…hum hum d’accord, j’attend ton coup de fil.
J’ai raccroché et j’ai avancé à pas tranquille, dans cette ville que je connaissais dans ses moindres recoins. La pluie a redoublé et j’ai préféré prendre ombrage sous un abri-bus désert, pensive.
TID TUD TID !
 
« C’est moi. J’ai ton auteur mais tu vas avoir du mal à y croire »
_Dis toujours.
« C’est une certaine sœur Eléonore en fait. Elle vit par chez nous, dans un couvent de bénédictine. Je n’ai pas pu prendre contact avec elle, il faut passer directement pour avoir un rendez-vous »
_Une sœur bénédictine…
Je me suis passée une main sur le front, de plus en plus perplexe.
« Peut-être que la petite voulait rentrer dans les ordres, déclara Flack sur le ton de la plaisanterie, vu l’éducation qu’elle a reçu de sa mère, cela n’aurait pas été un grand changement pour elle »
_Peut-être…je vais y aller faire un tour, je crois, cela pourrait nous être utile.
« Tu veux que je t’accompagne ? »
_Dans un couvent ? ais-je souri en me redressant, non laisse, ça ne devrait pas prendre beaucoup de temps.
« Comme tu veux. Ah toujours rien du côté des homicides. J’en suis à deux ans »
_Continue, ça va bien finir par sortir. Tu me donnes l’adresse ?
J’ai pris note sur le carnet que j’utilisais pour mes notes de rapport et je l’ai remercié avant de raccrocher. Je n’aurai jamais cru qu’il y avait un couvent dans cette partie de la ville…il devait sans doute être bien caché.

J’ai pris un taxi à cause de la pluie de plus en plus forte et j’ai donné l’adresse au chauffeur qui m’a regardé à deux fois par le rétroviseur. Il a fini par démarrer sans rien dire tandis que je continuais de réfléchir. Je marchais dans les pas d’Anna et ce n’était pas pour me rassurer. Heureusement, je pouvais me cacher derrière ma carte de police.
_Voilà, 23 rue du rosier blanc.
_…vous êtes sûr ?
_Bah oui, le 22 est juste à côté. Ici c’est le 23.
Je suis sortie du véhicule en trouvant devant moi un immense mur de pierre, aussi haut et large qu’un rempart de Vauban, sans trou ni fenêtre pour donner sur l’extérieur. J’ai regardé un peu plus loin, et j’ai deviné une vieille porte cochère.
_Bon…on va tenter. Merci pour la course.
_Pas de quoi !
Il m’a rendu ma monnaie puis a filé sans demander son reste, me laissant ainsi sous cette pluie torrentielle devant un mur de citadelle noirci par la pollution, oublié au milieu
des constructions modernes si bien que c’était difficile de croire qu’il y avait quelque chose derrière.

« Ouh la sonnette »
J’ai tiré dessus en me demandant si elle n’allait pas me tomber dans la main et j’ai attendu, les épaules remontées. Des pas se sont fait entendre après un bon moment et un œil est apparu au milieu de le porte.
_C’est pourquoi ?
_Pardon ma sœur, mais c’est urgent ; j’aimerai parler à sœur Eléonore. S’il vous plait.
Je lui ai montré ma carte. Elle a refermé le judas d’un geste sec et a ouvert au moins trois verrous avant de s’écarter.
_La police ? C’est grave ?
_Je désire juste lui poser quelques questions, la sœur n’est pas concernée. Mais elle pourrait m’aider pour une affaire en cours.
_Suivez-moi dans ce cas, je vais prévenir notre mère supérieure.
Elle m’a conduite sous des arcades de pierre qui donnait sur un beau petit jardin maintenant quelque peu trempé par la pluie, puis nous sommes entrés dans le bâtiment central.
_Attendez ici s’il vous plait.
Elle m’a laissé pour grimper de beaux escaliers de bois et je me suis passée une main sur le visage afin de retirer cette eau qui m’aveuglait encore. Je me suis légèrement secouée en évitant de trop arroser les vitraux et j’ai regardé autour de moi, plutôt mal à l’aise. Une statue de Vierge se tenait là, les mains ouvertes et me fixait de ses yeux blancs. J’ai préféré faire quelques pas, les mains dans le fond des poches. Cela me rappelait bien trop de mauvais souvenirs…

_Mademoiselle ?
 _Hein euh oui !
J’ai fait un bond quand une autre sœur est apparue dans les escaliers, le visage souriant. Je l’ai trouvé jeune pour une mère supérieure et mon regard a semblé l’amuser. Elle devait avoir l’habitude de ce genre de réaction.
_Où devrais-je plutôt inspecteur ?
_Lieutenant. Lieutenant Diane Montel. Je suis désolée de vous déranger sans m’être fait annoncée auparavant, mais c’est malheureusement assez urgent.
_Notre sœur portière me l’a dit en effet. Vous désirez parler à sœur Eléonore ?
_C’est exact, ais-je acquiescé en reniflant à cause d’une goutte de pluie très maligne qui glissait le long de mon nez, peut-être pourriez-vous me renseigner par ailleurs. Est-ce que cette jeune fille est venue vous rendre visite récemment ?
J’ai ouvert mon blouson pour en sortir la photographie d’Anna prise sur la table de travail lors de son entrée dans la morgue d’Alain. La mère supérieure s’en est doucement saisie et a viré à un blanc explicite.
_Elle est… ?
_J’en ai peur. Nous avons retrouvé son corps très tôt ce matin. Et en fouillant dans ses affaires, nous avons cru comprendre qu’elle faisait des études de théologie.
_Sœur Eléonore a en effet écrit des livres mais…j’étais absente il y a deux jours…un congrès. Elle sera sans doute plus apte de vous renseigner. Venez, elle doit être dans son atelier à cette heure.
Elle m’a rendu la photographie et a fait demi-tour pour me faire passer sous les escaliers et emprunter un autre couloir couvert par des pierres froides et des vitraux bicolores qui empêchaient quiconque de voir par l’extérieur. Je l’ai suivi en gardant un œil partout, la nuque hérissée. Je n’avais rien du tout contre les sœurs comme la mère supérieure…mais cet endroit…c’était génétique, je ne pouvais pas me sentir bien dans une telle bâtisse.

_Nous y sommes presque.
Elle a poussé une lourde porte de bois qui n’a émis aucun bruit et l’a refermé derrière moi avec un trousseau de clef à l’ancienne.
_Ces murs ont plus de trois cent ans, me dit-elle en devinant mon air surpris à l’apparition des clefs en question, et ces serrures sont bien plus solides que toute cette technologie que l’on utilise aujourd’hui, vous pouvez me croire.
_…Ah…si vous le dites…
Elle a continué de sourire et m’a guidé à travers ce qui devait être un ancien lavoir. Je me suis alors demandé si elles lavaient leur linge également à l’ancienne ou avec l’aide des machines à laver, quand elle a poussé une autre porte et m’a attendu pour m’indiquer une nouvelle pièce d’où s’échapper d’étranges bruits de frappe.
_Voici notre atelier d’ébéniste. Sœur Eléonore en est la chef d’équipe.
Je me suis arrêtée dans l’encadrement, surprise. Il y avait des copeaux de bois partout, des tables de travail couvertes de sciure posées sur des tréteaux, et deux sœurs au travail avec un masque transparent sur les yeux et un masque pour éviter d’être blessé par les projections faites pendant la taille des sculptures.

_Nous avons une petite production qui aime s’exporter à travers les pays d’europe. Le savoir faire de nos sœurs est reconnu bien au delà des frontières de notre ville, vous savez ?
Je suis restée sans voix, assez stupéfaite du spectacle qui s’offrait à moi. L’une des sœur a fini par se rendre compte de notre présence et à cesser de frapper du burin sur une grosse pièce de bois encore non travaillé.
_Ma mère ?
Elle a retiré son masque et ses lunettes sans même que son voile ne bouge d’un centimètre et j’ai deviné le visage de l’auteur du livre avec quelques années de plus. Et une permanente beaucoup plus discrète.
_Sœur Eléonore, pardon de vous déranger en plein ouvrage, mais je me trouve avec le Lieutenant Montel. Elle désirerait vous entretenir à propos d’une jeune fille.
_Une jeune fille ?
Je lui ai tendu la photo et elle a aussitôt demandé à s’asseoir en reconnaissant Anna, titubante.
_Par tous les saints…murmura-t-elle en se signant rapidement, oui je la connais mais…mais que lui est-il arrivé ?!
_Ma sœur, quand est-ce que cette jeune fille est-elle venue vous rendre visite ?

J’ai haussé un sourcil devant l’intervention de la mère supérieure mais j’ai évité de faire une remarque, étant donné que j’allais moi-même poser cette question par la suite.
_Pendant votre absence ma mère. Elle voulait m’entretenir au sujet d’un des livres que j’ai écrit pendant ma vie de civile. Elle était vraiment aux abois, je n’ai pas eu le cœur de la dérouter.
_Et vous avez bien fait.
_Hum hum.
J’ai fait mine de me racler la gorge et la mère supérieure s’est rappelée de ma présence, visiblement confuse.
_Toutes mes excuses lieutenant. Je me suis laissée emporter.
J’ai eu un petit sourire amusé avant de redevenir sérieuse et de me tourner du côté d’Eléonore.
_Anna est décédée ma sœur. Quelqu’un l’a assassiné.
_Oh non…une si gentille fille.
Son choc n’était pas un leur. Elle posa une main sur son cœur et ferma les yeux un instant avant de reprendre une bonne inspiration et de me regarder d’une manière plus assurée.
_Que voulez-vous savoir ?
_Des précisions sur la raison de sa venue. C’était pour votre livre « Eglise et sorcellerie, mariage consommé » n’est-ce pas ?
_En effet. Elle…elle m’a dit l’avoir trouvé très édifiant et voulait m’interroger sur les travaux qui m’avaient conduit à l’écrire. Je lui ai dit que cela datait de plus de dix ans et…que c’était loin d’être le meilleur de ma biographie. C’était une commande d’éditeur.
_Elle avait le volume deux avec elle ?
_Oui, acquiesça-t-elle en me regardant, elle le tenait fort contre elle comme…comme une relique. Cela m’a presque mise mal à l’aise…je n’ai pas compris pourquoi elle y affectait autant d’importance.

Elle m’a rendu la photographie d’une main tremblante.
_Vous a-t-elle semblé anxieuse ? nerveuse ?
_Non, c’était tout le contraire ! Elle était heureuse, exaltée. Nous avons discuté de nombreuses heures jusqu’à ce que je me rende compte que j’étais en retard pour les prières.
_De quoi voulait-elle discuter ?
_De l’Inquisition principalement. La chasse aux sorcières qui a couvert le 16 et 17e siècle. Elle était vraiment partagée…comme nous toutes, déclara Eléonore en jetant un coup d’œil furtif en direction de la mère supérieure, elle ne semblait pas savoir de quel côté se placer. L’historienne et la croyante se combattaient et ce n’était pas facile pour elle.
_J’imagine…qu’elle ne vous a parlé de sa vie privée. Si elle avait un ami ou…
La sœur a soupiré en se massant une épaule douloureuse.
_Il ne m’a pas vraiment semblé qu’elle ait même une vie privée…toutes ses pensées étaient consacrées à ses recherches. C’était…à la fois passionnant et inquiétant pour une jeune femme de son âge. J’ai peur…qu’elle soit aller trop loin…j’aurai peut-être du la mettre en garde.
_Vous ne pouviez rien faire ma sœur, la rassura la mère d’un regard assuré, elle était heureuse en parlant avec vous, vous ne pouviez en aucun cas vous douter de ce qui allait se passer. N’est-ce pas ?
Cette dernière m’a prise à témoin et je n’ai fait qu’acquiescer, pensive. Je n’allais pas en apprendre plus de ce que je savais déjà…
_Je vais prendre congé, je vous ai suffisamment ennuyé avec mes ques….

J’étais sur le point de faire demi-tour quand j’ai vu une caisse remplie de croix en bois.
_…tion…
Je me suis arrêtée et je me suis permis d’en prendre une. C’était la copie parfaite de celle trouver autour du cou d’Anna.
_Lieutenant ? quelque chose ne va pas ?
J’ai redressé la tête, soudain fébrile.
_Ces croix…c’est votre œuvre ?
Sœur Eléonore acquiesça, maintenant méfiante.
_Oui. Nous en produisons en petite quantité pour nos sœurs…
_Les sœurs ? Vous êtes les seules à en porter ?
_Euh non…nos invités en reçoivent tous une lorsqu’ils viennent nous rencontrer mais…
_En dehors de vous, personne d’autre n’en fait de semblable ?
_Non, comme je vous l’ai dit, nous les taillons nous-même. C’est de l’artisanal. A 100%.
J’ai senti mon cœur battre la chamade d’excitation, comme à chaque fois où je tenais une piste valable.

_Ma mère, je vais avoir besoin de la liste de vos invités s’il vous plait ! Spécialement ceux de cette semaine !
_Pas avant que vous m’ayez expliqué ce qui vous prend, rétorqua-t-elle, en quoi ces croix vous aide-t-elle ?
J’ai hésité un moment avant de céder. Elles ne pouvaient pas avoir torturé Anna de part leur taille et leur poids. Et je ne ressentais aucune animosité concernant les sorcières.
_L’une d’entre elle a été placé autour du cou de notre victime. Or si vous me dites qu’elles ne peuvent se trouver dehors sans votre autorisation…ma mère aidez-moi. Je DOIS savoir qui a eu l’une de ses croix pour mieux pouvoir le rayer de la liste.
_Vous ne pensez tout de même pas que vous avons hébergé un assassin !
_Ma mère…si l’un de vos visiteurs a perdu sa croix…il pourra toujours nous aider quant au lieu et les gens qui se tenaient autour de lui à ce moment et qui a pu la récupérer. Anna a vraiment souffert avant de partir…je ne serais pas là si ce n’était pas le cas !
Elle m’a longuement observé, l’air pincé, puis ses épaules se sont affaissées et elle a eu un soupir en se passant une main sur le front.
_Très bien, je vais demander cette liste. Mais j ‘espère vraiment…
Elle n’a pas terminé sa phrase, réalisant sans doute que son souhait n’était pas adéquat avec la situation.
_Mes excuses…je ne sais plus ce que je dis…
_Je comprends. Pardonnez-moi de vous pousser ainsi mais nous n’avons aucune piste en dehors de celle-ci. Et je refuse qu’une autre innocente subisse ce qu’Anna a du endurer avant d’être délivrer.

Elle a lourdement hoché la tête avant de quitter la pièce d’un pas rapide pour aller chercher la liste qui allait peut-être me donner un nom. Eléonore m’a longuement observé tandis que j’essayais de remettre mes cheveux en ordre après cette pluie d’orage.
_Hum ?
_…pardon…je vous trouvais bien jeune pour faire ce travail.
_Je ne fais pas mon âge, me suis-je gentiment moquée avant de me secouer un peu.
Elle a continué de me fixer et j’ai commencé à regarder ailleurs. L’habit ne faisait pas le moine comme disait l’adage…mais ça n’aidait pas à se sentir à l’aise.
_Vous êtes comme elle…
_Excusez-moi ?
_Oui, vous avez le même regard.
J’ai froncé les sourcils mais le retour rapide de la mère supérieure m’a empêché de répondre.
_Vous avez la chance que notre sœur soit une maniaque de l’ordre.
Elle m’a tendu une feuille sur laquelle avait été retranscrit cinq nom.
_Tous sont venus cette semaine ?
_En effet. La jeune fille est la seule à être passé pendant mon absence. Mais je me porte garant pour nos autres visiteurs : nous les connaissons tous depuis des années !
J’ai eu du mal à retenir un sourire cynique.
_Je vous promet de rester discrète. Merci pour tout. Ma sœur…
J’ai salué Eléonore Chauvet avant de quitter la pièce. Vite de l’air !

Fin du chapitre I (En espérant que cela vous a plus ^^)

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Commentaires
A
Vi je m'excuse encore pour les fautes. Je me relis à chaque fois que je reprends mon écriture, mais je manque souvent de recul...et pis la concordance des temps...c'est ma hantise -_-'<br /> Un grand Ouf ! pour l'intro. Parce que c'est bien la partie la plus dure à mon sens. Ça et la conclusion. Mais je n'y suis pas encore ;) (eh nan, ça ne fera pas 600 pages, ch'uis pas maso à ce point)
K
Bien! Mis à part peut être quelques coquilles(dans le genre présent qui suit un imparfait ou l'inverse), j'ai envie de dire que c'est un récit agréable et que tu sais faire monter la pression assez rapidement, mais pas trop(sauf si c'est un roman de 600 pages, à ce rythme là c'est l'apocalypse à la fin non?^^). Un peu de religion et de mysticisme pour contrebalancer le sérieux, la gravité d'une enquête sur un meurtre... L'inquisition, quelle belle époque... Évidemment je rigole... Très intéressante par contre, ça c'est vrai.<br /> Pour info, j'ai travaillé dans une bibliothèque universitaire, tu n'es pas très loin d'avoir décrit la scène d'intro parfaitement. J'aurai forcément utilisé d'autres termes mais bon, je chipote, je chipote lol<br /> Je vais jusqu'à la quatrième partie et j'arrête pour ce soir ;)
Dans la gueule du loup...
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