Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dans la gueule du loup...
22 juillet 2008

Lune Bleue - 9 -

Bon bah...toute gênée que je suis maintenant....(ça m'apprendra à gueuler tiens...ahum) je vous propose la suite, un morceau que j'apprécie particulièrement. Sachez par ailleurs que j'ai écrit la 200e page hier...donc en gros, vous n'êtes pas couchés :p (si tenté que je poste les 200 pages aussi, on peut toujours rêver : un éditeur qui passe par là par exemple *sifflote)

Allez, bonne lecture à vous, en espérant que cela vous plaise ^^ (un morceau un peu long, désolée, car je ne me voyais pas couper avant. Rassurez-vous, c'est surtout du dialogue)

___pandemiC_by_w1zzy

Il a pris place face à l’écran et s’est enfoncé dans le fauteuil, soudain assommé par le manque de sommeil. J’ai attrapé la télécommande, nerveuse, et j’ai mis le film en route.
 _Tu as l’heure ?
 _Euh…18h47.
 _Non idiot, me suis-je moquée en actionnant l’avance rapide, l’heure à laquelle je t’ai réveillé la nuit dernière ?
 _Ah une heure du matin et des poussières.
 _Ok.
Je suis resté appuyée sur un genou, concentrée. Flack a caché un bâillement tandis que je suivais l’entrée et sortie des quelques habitués venus prier en secret.
 _Tu devrais rentrer chez toi.
 _Non c’est bon.
Il a combattu la fermeture de ses paupières en croisant les bras pour se tonifier un peu.
 _Flack, va retrouver Viviane, tu ne tiendras pas. Et puis si j’étais toi, je ne passerai pas une nuit de plus en dehors du domicile conjugal.
 _Tu t’inquiètes pour mon mariage toi maintenant ?
Je l’ai regardé de biais et il a souri en se massant une épaule.

 _T’as peut-être raison… mais ça ne me dit rien de te laisser seule avec cet enregistrement.
 _Pourquoi, tu crois qu’on va faire des choses immorales ? je ne suis pas une fille facile tu sais, même avec un premier cd.
Il a secoué la tête en levant les yeux au ciel.
 _Grosse maligne
_Je sais, je m’entraîne tous les jours.
Il s’est remis debout et a vérifié sa montre avant de me regarder penchée ainsi devant l’écran.
 _C’est bon papa, je te promets de faire attention, ais-je plaisanté en modifiant ma voix, rentre chez toi et embrasse Lucas. Il a bien le droit de voir son père avant d’aller dormir.
 _….d’accord…mais tu m’appelles si tu as du neuf, compris ?
 _Oui oui compris. Allez, dégage.
Je lui ai jeté sa veste et il a lourdement soupiré en quittant la pièce. Il m’a regardé une dernière fois à travers la vitre et a disparu sans plus de cérémonie, visiblement préoccupé.

Je suis restée seule dans la pièce et j’ai pris mes aises pour être tranquille.
 « Je te tiens mon salaud…allez montre-toi… »
Je suis arrivée à peu près à l’heure donnée par Flack et je suis passée à allure normale, les yeux balayant l’écran au moindre pixel.
 _Ah !
Minuit quarante et une. La moto que j’avais remarqué sur place est arrivée et un homme en capuche en est descendu.
 « Bordel si j’avais su…je lui aurai crevé les pneus à ce connard »
Il est entré dans l’église aussitôt après et plus rien n’a bougé pendant les trois quart d’heure suivant.
 « D’après Flack je l’ai réveillé à une heure du matin…ça veut dire que le père m’a appelé quoi…cinq minutes avant ça ? donc le gars à la capuche était là quand Mulosky a composé mon numéro…peut-être que c’est ce qui l’a effrayé et l’a poussé à l’étrangler »
Je suis restée peu convaincue par mes propres réflexions. Ma voiture s’est dessinée sur l’écran et a tout de suite attiré mon attention. Je conduisais un peu vite car mes pneus étaient presque montés sur le trottoir sans même que je m’en rende compte.
 « Il est resté plus d’une demi-heure seul dans ce bâtiment après avoir énuclée Pierre Mulosky. Pourquoi ? »
Flack est arrivé sept minutes après moi et douze minutes plus tard, l’homme à la capuche est ressorti pour démarrer en trombe avec sa moto et disparaître au coin de la rue. Deux minutes encore après, Flack apparaissait. Il s’est élancé en direction du coffre de sa voiture puis a fait demi-tour, ainsi armé de son extincteur. Pendant ce temps, je priais pour ne pas mourir brûlée vive.

J’ai figé l’image, à la fois pensive et perplexe. Soit ce gaillard m’attendait, soit il cherchait quelque chose de précis.
 Toc toc
 « Diane ? je peux entrer ? »
 _Bien sûr.
Alain a passé une tête puis a souri en présentant deux plateaux japonais emplis de sushi jusqu’à ras-bord.
 _Je me suis dis que tu avais peut-être faim.
 _Oh oh quelle bonne idée ! Tu sais me prendre par les sentiments toi !
 _Des années d’expérience, se moqua-t-il en tirant une chaise pour prendre place, c’est quoi le film ?
 _Vidéo surveillance de l’église. Mais je n’ai rien appris de plus de ce que je savais déjà. Et toi le boulot à la morgue ?
Il a ouvert son plateau tandis que je séparais mes baguettes, affamée.
 _Comme d’habitude. Mes patients sont du genre silencieux, alors je passe le temps comme je peux. Jazz, rock, blues…musique orientale.
J’ai eu un sourire en avalant mon premier sushi. Alain m’a observé un petit moment puis a commencé son dîner en hésitant sur sa première bouchée.
 _Sinon, ton affaire, ça avance ?
J’ai bu une gorgée avant de soupirer.
 _Oui et non…j’avance d’un pas pour en reculer de deux. A chaque fois que j’ai une piste, elle finit en coup de vent. Et je n’arrive pas à comprendre ce que cherchait ce type.
J’ai repris la télécommande pour engager une marche arrière et m’arrêter pile sur cette silhouette qui sortait de l’église en sautant par-dessus les marches. Alain a avalé une crevette et s’est approché de l’écran en plissant des paupières.
 _A voir le saut, je dirai que ce gars est un sportif…entre 20 ou 30 ans…et il a du souffrir d’une blessure à l’épaule gauche.
 _Tu vois tout ça à travers la vidéo ?
Il s’est redressé et m’a fait une démonstration en levant un bras.
 _Quand il l’écarte pour stabiliser son équilibre, le gauche n’est pas en équation avec le droit. Comme s’il ne pouvait pas le lever plus, sans doute bloqué par son articulation. Soit on lui a déboîté l’épaule, soit elle a été écrasé à un moment ou à un autre de son existence.
 _D’accord, mais il existe des centaines d’hommes comme lui.
 _Je te dis juste ce que je peux voir, c’est tout.
J’ai eu un sourire désolé et il est revenu s’asseoir en face de moi. Il a ouvert un petit pot de sauce et a plongé une crevette dedans avec des yeux pétillants d’appétit.

 _Alain dis-moi…je peux te poser une question ?
 _Bien sûr.
J’ai un peu hésité en triturant un beignet de poisson avec le bout de mes baguettes.
 _Comment tu as réagi quand tu as découvert…que tu étais différent ?
 _Hum ? pourquoi tu me demandes ça maintenant ?
 _Je ne sais pas je…j’essaye de comprendre ce qu’un jeune sorcier peut ressentir à 20 ans.
Il a levé les yeux, la bouche pleine.
 _Wes 20 wans datent de vingt ans justement, dit-il en déglutissant au fur et à mesure, ça remonte loin. Tu penses que ce type en est un ?
 _Je me le demande…si le père Michel n’était pas l’Inquisiteur, alors qui a dessiné ce pentagramme inversé sur le perron de l’église ?
Il s’est figé, les sourcils froncés.
 _Un pentagramme inversé ? tu ne m’en as pas parlé !
 _Je le fais là.
Il a baissé ses baguettes, maintenant agacé.
 _Tu n’es pas entrée dans l’église en sachant ça j’espère ?
 _Bien sûr que si. Je n’avais pas le choix, je le soupçonnais d’être l’assassin.
 _Diane ! Cela aurait pu te tuer !
 _Mais non, ce n’était pas assez puissant ! Ça m’a juste…paralysé la nuque.
 _Oh c’est pas vrai…
Il s’est brutalement levé en se passant une main sur la bouche. J’ai eu un soupir en sentant le savon arrivé.

 _Si j’ai promis à Baba de garder un œil sur toi, ce n’est pas pour rien ! Tu as des responsabilités !
 _Des responsabilités ? lesquelles ?
 _Celle de rester en vie déjà ! Tu es la dernière des Mac Pherson ! Tu tiens vraiment que le savoir de toute ta famille disparaisse avec toi ?!
J’ai haussé les sourcils, choquée.
 _Parce que c’est la seule chose à laquelle tu penses en me voyant ?!
 _Bien sûr que non ! je…je veux juste te faire comprendre que de rouler des mécaniques ne te protégera pas de ce genre de malade ! il contrôle le feu je te signale !
 _Non, il utilise du sel amplifié. J’ai glissé dessus et c’est ça qui m’a brûlé la main.
Il a froncé les sourcils, les poings sur les hanches.
 _Du sel amplifié ? peu de gens savent s’en servir…
 _Sans être initié oui. Mais toi et moi, nous connaissons le stratagème et ce type aussi. Il a soufflé une incantation pour l’embraser, c’est grâce à ça que j’ai pu me protéger à temps.
 _Une incantation…de quelle genre ?
 _Silencieuse.
Il s’est redressé, maintenant perplexe.

 _Tu n’as pas utilisé tes facultés devant lui j’espère ?
 _Non tu penses. Flack était juste derrière. Pourquoi, tu penses à quelque chose de précis ?
 _…cela pourrait être un adepte. Un adepte doué qui n’a sans doute jamais rencontré une vraie sorcière pour agir aussi sottement.
 _J’y ai déjà pensé. Mais ça n’a pas de sens par rapport à Anna. C’était l’une des nôtres, même si elle n’était pas encore au courant…et tu vois l’Inquisition tuer un prêtre ?
Il s’est rassis en fixant l’écran par dessus mon épaule.
 _Tu n’as pas tord…il y a quelque chose de pas logique entre ces deux meurtres.
 _Mulosky a du voir quelque chose qu’il ne fallait pas pour qu’on lui arrache les yeux. Tu l’as dit toi-même, ce type est un adepte de la mise en scène. Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est pourquoi il est resté plus d’une demi-heure après avoir commis son acte.
 _Il t’attendait peut-être.
 _Dans ce cas, il a été très maladroit car je suis restée sept minutes seule avec lui, à en croire le timing de la vidéo. Il aurait eu tout le temps de m’attaquer, surtout dans cette église plongée dans le noir.
 _Hum…ça n’a aucun sens.

J’ai fini mon plateau de sushi puis j’ai laissé mes baguettes dessus, décidée. Il m’a regardé attraper mon blouson avec scepticisme.
 _Qu’est-ce que tu fais ?
 _Je vais aller faire un tour, ce laps de temps m’intrigue trop ! Merci pour le dîner, c’était délicieux.
 _Eh…eh non pas question ! je viens avec toi !
J’ai éteint l’écran en récupérant le disque de l’enregistrement.
 _Tu es médecin légiste Alain, pas flic assermenté. Tu n’es pas affilié au travail sur le terrain.
 _J’ose espérer que tu plaisantes ? J’ai 15 ans de métier, tu ne m’empêcheras pas de t’accompagner. Et puis j’imagine que tu y vas officieusement. Comme d’habitude.
J’ai eu un sourire amusé en le dépassant pour quitter la salle, une fois le plateau jeté à la poubelle.
 _Tu me connais trop.
 _Certains jours, j’ai des doutes.

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Eeh vi j'ai de l'humour parfois aussi...un peu...quand ça me prend en fait...ahum...<br /> (Bonne lecture ^^)
K
Les personnages principaux pris en flagrant délit d'humour^^<br /> ça les rattache encore un peu plus à la vie réelle, sans oublier derrière tout ça la touche "sorcellerie" qui va bien ;)<br /> Tu maitrises la fusion dialogues-descriptions, tu vois pour une fois j'ai rien de méchant à dire!<br /> Je lis la suite dès que possible +++
A
*contente* ^^ La suite viendra vite. J'évite juste d'en mettre tous les jours pour ne pas gaver. La partie suivante est l'une de mes préférées en plus. Vous allez en apprendre un peu plus sur notre héroïne ;)
G
je suis captivée, impatiente et mordue<br /> <br /> vivement la suite
A
Vi c'est une fille assez enjouée en fait. C'est juste que la gravité de l'histoire l'épuise trop pour qu'elle puisse le montrer. Et elle ne se détend vraiment qu'avec des gens qu'elle connait vraiment...donc le pauvre Flack est une proie toute trouvée ;)
Dans la gueule du loup...
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité