Lune Bleue - 17 -
Alors je n'ai pas encore de réponse pour mon entretien, mais ce n'est pas pour autant que je vous oublie. Pour noter, j'en suis à la fin du chapitre IV et l'histoire de Diane ne fait que commencer ;)
Surtout n'oubliez pas de me dire ce que vous en pensez, bien que ce ne soit que le début, j'ai peur pour la suite ^^' je me suis peut-être trop emballée.
Enfin bonne lecture à vous, amusez-vous bien :p
Je suis restée un moment seule devant mon écran, à fixer ces symboles solaires gravés dans la pierre avec de la peinture rouge. Cela pouvait sembler n’être que de simples soleils dessinés de manière presque enfantines pour ceux qui ne s’intéressaient pas à l’ésotérisme, mais une fois ensorcelés par une incantation spécifique, ils étaient aussi dangereux qu’un lance-flamme. C’était simple en somme. Heureusement qu’avec le temps et l’instinct de survie, nous avions développé une sorte de 6e sens pour se préserver de cette magie agressive. C’était douloureux mais efficace.
Je me suis couchée quasiment aussitôt après avoir laissé un message bien précis sur le portable de Flack et j’ai éteint la lumière. Je me suis emmitouflée dans les couvertures, la tête lourde.
J’ai du m’effondrer comme une
vieille larve, car lorsque mon téléphone s’est mis bruyamment à sonner, j’ai
fait un bond dans mon lit comme si on venait de me balancer l’oreiller dans la
figure.
_…merde…
J’ai tendu une main et me suis
cachée la tête sous l’oreille avant que mon portable n’apparaisse entre mes
doigts.
_…mallô ?
« Allô
Diane ? c’est Amina ! »
_…il
est déjà 8 heures ?
« Eh
beh j’en ai peur oui. J’arrive en bas de votre hôtel là, nous avons rendez-vous
dans une bonne heure avec le directeur de la prison, vous pensez être
prête ? »
J’ai eu un soupir un peu trop
sonore sans doute car elle a doucement ri à l’autre bout du téléphone.
_…si
j’arrive à me sortir de là…vous m’attendez en bas ?
« Pas
de souci. Evitez de vous rendormir quand même, hein ? »
_Je
vais essayer…
J’ai raccroché et me suis
écroulée le nez dans le matelas. J’avais l’impression d’être aussi fatiguée que
la veille, et l’envie de rester là me tentait bien. Mais Amina m’attendait déjà
sûrement au rez-de-chaussée, alors j’ai du prendre sur moi pour me lever et
attraper mes affaires de rechange. Je me suis passée de l’eau sur le visage
afin d’être certaine d’être bien réveillée et je suis descendue. Amina a souri
jusqu’aux oreilles en me voyant cacher un bâillement maladroit.
_Ça
fait combien de temps que vous êtes sur cette affaire ?
_…4
ou 5 jours…mais j’ai l’impression que ça fait déjà le double.
_Je
connais ça. Ça du genre à vous bouffer tout cru avant même que l’on s’en rende
compte. Vous devriez penser à vous ménager…
_Ce
n’est pas vraiment mon genre…
_J’avais
cru comprendre, se moqua-t-elle gentiment en bipant sa voiture pour ouvrir les
portes, ce n’est pas la première fois que vous venez à la Vallée, non ?
_Hum ?
Je me suis glissée à l’intérieur,
toujours aussi intriguée par cette poupée de chiffon qui tanguait sous la
fermeture des portes, et Amina m’a regardé de travers, soudain perplexe.
_Non
je ne suis jamais venue, pourquoi ?
_Ah
je…je ne sais pas, j’étais persuadée du contraire…
J’ai attaché ma ceinture et je
l’ai vu faire une moue explicite, comme si elle ne s’attendait pas à cette
réponse.
_Peut-être
quand j’étais enfant alors, ais-je déclaré pour soulager cette ambiance soudain
lourde, j’ai beaucoup déménagé pour suivre ma mère…
_Vraiment ?
ça doit expliquer…
_Expliquer
… ?
Elle est sortie de ses pensées et
a forcé un sourire en embrayant une marche arrière pour laisser passer un
camion de livraison.
_Rien,
je pensais tout haut.
J’ai haussé un sourcil mais je me
suis instinctivement accrochée à la portière, secouée par sa conduite plus que
nerveuse. Ma réponse n’a pas semblé la satisfaire car elle est restée le
sourcils froncés pendant tout le reste du voyage. Pour ma part, j’ai noté dans
un coin de ma tête de me renseigner un peu plus sur elle.
_Là…nous
y sommes.
Elle s’est garée à grand renfort
de braquage et de changement de vitesse pour se stabiliser entre un camion de
transport et une twingo. J’ai remercié je ne sais pas qui d’être encore en vie
et j’ai attendu qu’elle lâche le volant pour sortir de là, juste au cas où.
J’ai levé le nez vers le bâtiment de béton derrière lequel se tenait la prison. C’était sinistre au possible.
Nous avons présenté nos cartes au
gardien de la porte et l’un de ses collègues nous a guidé jusqu’au bureau du
directeur. Nous avons évité de passer devant les cellules et avons trouvé le maître
des lieux assis derrière son bureau. Un grand maigre en costume cravate qui m’a
inconsciemment fait penser à un croque-mort. Ou alors c’était le manque de
sommeil qui commençait à jouer sur mes neurones.